L’échographie nouvelle génération

Un outil d’échographie avant-gardiste donne de très bons résultats dans le diagnostic des maladies du foie et la caractérisation des tumeurs.

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Fournir des informations à une vitesse 200 fois supérieure à celle des échographes traditionnels et éviter un certain nombre de biopsies du foie : telles sont les principales caractéristiques de l’Aixplorer, un échographe destiné à évaluer l’élasticité des tissus. En plus d’améliorer la lisibilité des images obtenues, Aixplorer fait aussi bien que la biopsie – la technique de référence – pour le diagnostic de la fibrose hépatique.

C’est ce que prouve une étude menée auprès de 120 patients atteints de maladies chroniques du foie et réalisée au sein du département d’hépatologie de l’hôpital Cochin (Paris) dirigé par Stanislas Pol, et à l’Institut Langevin (ESPCI, Paris) dans l’équipe de Mickael Tanter, là même où l’appareil a été inventé par la société française SuperSonic Imagine. L’élastographie pourrait donc éviter aux malades de devoir subir le prélèvement d’un minuscule morceau de cet organe afin d’évaluer le stade de fibrose de la maladie hépatique dont ils souffrent.

1 000 images à la seconde 

En pratique, l’appareil fournit une échographie du foie entier sur laquelle il superpose une seconde image en couleur qui révèle l’élasticité du tissu, permettant ainsi de localiser précisément les zones malades et d’évaluer la nécessité de traiter. « L’Aixplorer permet de mesurer de façon très sensible la dureté d’un tissu. Il associe une sonde permettant de palper à distance l’intérieur des organes à étudier à l’aide d’une onde focalisée et d’un échographe ultrarapide qui enregistre la propagation de cette onde au rythme de 1 000 images à la seconde », explique Mickael Tanter. Or, la vitesse de propagation de cette onde mécanique dans un tissu est liée à sa dureté, et donc à son état de santé. À titre d’exemple, plus le foie d’un patient alcoolique ou atteint d’hépatite virale est fibreux (c’est-à-dire composé d’un tissu cicatriciel), plus il est dur et plus l’onde se propage rapidement.

Cette technique a déjà fait la preuve de son intérêt dans d’autres indications, en particulier le cancer. « La mesure de l’élasticité des tissus apporte de nombreuses informations sur la localisation et la nature de tumeurs malignes dans le sein, le foie, la prostate ou encore sur des nodules thyroïdiens », note Mickael Tanter. De plus, des travaux publiés en début d’année avaient prouvé les avantages de l’élastographie chez les jeunes enfants, non seulement lors de douleurs abdominales, mais aussi dans les domaines vasculaires et ostéo-articulaires.

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